Faut-il condamner à la damnation éternelle les femmes à cause de leur fente ? Suppôts de Satan, elles portent la marque du Méphistophélès. Pas de sabots fendus mais deux lèvres, puis deux et trois puits de Venus. Pas de bourses en sac de scrotum, ni de Verge élevée, mais un Hymen pour une Vierge, et une myrtille à l’orée de la grotte. Et de cette différence, de cette fente à pourfendre, la faiblesse a saisi l’humanité.
Ecartons les de toutes les glorieuses, de toutes les distinctions honorifiques, chassons les du pouvoir … Et voila depuis la nuit des temps, le génocide féminin à commencer.
Brulons les sorcières, Salem est en feu.
Lapidons la femme adultère, la verge est en pierre.
Aspergeons les d’essence, le voile est inflammable.
Sculptons les curieuses, le sel est à Sodome.
Ecartées des loges, du Vatican, de la Présidence et d es votes. Elles sont répudiées comme une Magdalena. Elles errent en fin de cortège avec les vivres loin derrière les soldats, loin des hauts salaires. Elles sont esclaves sans papiers dans des maisons closes. Elles meurent loin des Hommes, dans des grottes secrètes.
Une fente, simple fente. On y glisse un œil et que voit-on ? Un rameau. Un rameau qui s’y glisse, s’y perd un instant et s’oublit. Il viendra de cette si petite fente, l’humanité. Conçue pour des millénaires entre un trou pisseux et un autre merdeux. Sauf pour quelques chanceux ou pommés nés sous les lauriers de César, entre nombril du monde et toison broussailleuse .
Et pourtant que serait le Bilboquet ? Sans sa fente, la quête de mettre cette tige, cette verge dans le trou ou la fente de la bille, perdrait son sens et sa genèse et comme l’humanité, il n’y aurait plus de jeu !
Faut-il, alors, condamner à la damnation éternelle les femmes à cause de leur fente ?
Mais qu’importe tout cela, qu’importe cette damnation « qu’importe l’éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l’infini de la Jouissance ! »Baudelaire Charles. Pour cela je m’exile à la damnation car d’un puisatier la source à couler, et d’une source le puisatier s’est abreuvé.
M.